Le XVᵉ siècle, dans les pays de Savoie, a connu des procès de sorcellerie, avant les grandes chasses aux sorcières des XVIᵉ et XVIIᵉ siècles. Celui intenté à Anthonia, femme de Jean Rose, de Villard-Chabod, paroisse de Saint-Jorioz, a été conservé dans les archives du château, peut-être parce qu’il était exemplaire. L’inculpée avoue, après deux séances de torture, avoir participé à des « synagogues » et pactisé avec le diable.
Le document, trouvé à la fin du XIXᵉ siècle par l’abbé Lavanchy dans les archives du château de Villard-Chabod, a été traduit pour la première fois par Mme Gillette Labory.
Lors du Comité d’orientation de l’Office du Tourisme d’Annecy en date du 22 novembre, la Directrice du château de Montrottier s’est vue remettre un trophée dans le cadre des initiatives remarquables pour les animations famille et enfants. L’on peut retenir parmi ces initiatives celle de la Nuit des Châteaux qui a attiré un grand nombre de visiteurs.
C’est la communication choisie par notre confrère Yves LAURENCIN dans le cadre du 48e congrès des sociétés savantes qui s’est tenu à Aix-Les- Bains les 15 et 16 octobre 2022 sur le thème EAUX ET HISTOIRES D’EAUX.
En 1864, l’ingénieur Sadi CARNOT alors en poste à Annecy se voit confier le 21 juillet 1866 la mission d’améliorer le régime des eaux du lac par l’établissement de barrages régulateurs. Ces ouvrages vont assurer un appoint d’énergie pour les industries, l’hygiène publique pour la ville et une meilleure utilisation du port pour la navigation.
Cet exposé décrit les diverses étapes qui ont mené à cette réalisation sur la base des documents d’archives de l’époque. Il vise à souligner le caractère exemplaire et collectif de cette réalisation qui reste mal connue.
Les pouvoirs publics ont cherché à répondre aux contraintes environnementales qui se font jour par l’expérimentation d’un marnage volontaire du niveau du lac par arrêté préfectoral du 16 mai 2019.
On doit souligner que l’Académie florimontane possède un document exceptionnel et unique Il s’agit d’un article écrit par Sadi Carnot et publié dans revue savoisienne de 1867 intitulé : « Notes sur le régime du Lac d’Annecy ». Dans cet article Sadi Carnot analyse les variations des niveaux du lac constatées par des observations réalisées depuis 1862 par le service des Ponts et Chaussées et dresse un tableau chiffré en annexe. Il en tire les premiers enseignements qu’il développera dans son rapport déposé le 5 mars 1870.
Dans le cadre de cette communication, il nous a paru intéressant de citer un extrait du journal Le Figaro du 30 juin 1894 rappelant la vie du président assassiné pendant les six années où il exerça les fonctions d’ingénieur des Ponts et Chaussées à Annecy.
Cet article se termine ainsi : « Un travail avait surtout intéressé Carnot celui des barrages régulateurs à établir sur le lac d’Annecy. C’était dit-on son œuvre d’ingénieur la plus parfaite. D’ailleurs telle était aussi l’opinion du malheureux président puisque le 21 juin dernier, trois jours avant l’assassinat, l’Elysée renvoyait à Annecy, le dossier complet de l’opération que Monsieur CARNOT avait voulu revoir »
Ce tableau permet de suivre la marche ascendante et descendante des eaux du lac avant l’installation des vannes barrages. (Extrait de la Revue Savoisienne de 1867).
Pour les Journées du patrimoine, une exposition sur l’Eglise Saint François a été réalisée. Elle a attiré un grand nombre de visiteurs et est encore visible au siège de l’Académie.
L’ÉGLISE ACTUELLE
ISMH 1952
L’église Saint-François, autrefois Saint-Joseph, aujourd’hui dite église des Italiens, a connu au fil de son histoire bien des vicissitudes (vice de construction, accident météorologique, Révolution française à partir de 1792 et ses suites classiques). Elle a bénéficié, dans les années 1888 puis au début du XXIe siècle de deux importantes campagnes de restauration qui ont permis de lui redonner un aspect extérieur proche de celui qu’elle présentait avant la Révolution. Complétées par une campagne de 2003, elles ont rétabli un décor intérieur, certes dépourvu du faste baroque d’origine, mais riche d’évocations des deux fondateurs de l’Ordre de la Visitation et, somme toute, pas très éloigné de l’esprit de rigueur qui caractérise cet ordre.
La 1ère campagne de restauration a visé à débarrasser l’édifice des multiples constructions adventices qui s’y étaient accolées au fil du temps et au gré des occupations diverses subies par l’église tour à tour caserne, fabrique d’indiennes, commerces divers, locaux d’habitation et à détruire les cloisonnements et planchers qui divisaient la nef sur 3 étages…
Comme fréquemment, ces utilisations intempestives et profanes ont, en réalité, en lui conservant une fonction fût-elle bien étrangère à sa vocation première, sauvé le bâtiment promis à la démolition en vertu de plans d’alignement établis dans la seconde moitié du XIXe siècle. Cette campagne s’est attachée également à rétablir la façade d’origine en supprimant les multiples ouvertures qui la défiguraient. On peut noter que subsiste cependant sur la partie gauche une porte d’origine ( ?) qui donne, comme au XIXe siècle, accès à un hôtel …
L’architecture du bâtiment
Il faut tout d’abord souligner qu’il s’agit d’une église conventuelle et non paroissiale, donc étroitement liée aux bâtiments abritant la congrégation. Eglise modeste dans ses proportions, elle n’en est pas moins élégante et participe très largement à la beauté du site urbain exceptionnel dans lequel elle s’insère.
C’est tout d’abord la façade qui attire le regard, réplique simplifiée de l’église du collège de Chambéry et cousine dans son ordonnancement plus que dans son décor de la somptueuse Visitation d’Avignon (1631-1638), elle est typique du style de la Contre-réforme. Sous le fronton triangulaire qui la couronne, elle comporte une grande fenêtre, surmontée d’une vaste coquille et d’un petit fronton courbe. Cette partie haute, cantonnée de grands pilastres toscans, se raccorde à l’étage inférieur par deux grandes volutes auxquelles s’ajoutent, de part et d’autre deux petits pilastres surmontés d’une boule.
La partie inférieure de la façade est divisée en trois compartiments par des pilastres d’ordre toscan. La porte centrale, précédée d’un perron auquel on accède par une volée d’escaliers, est surmontée d’un fronton percé d’une niche encadrée symétriquement de percements au rez-de-chaussée et sous l’entablement entre lesquels se trouvent des niches étroites qui devaient accueillir des statues aujourd’hui disparues.
L’élégance de cette façade se retrouve sur les murs de la nef elle-même, (seul le mur sud-est est visible) avec une élévation à deux niveaux, en dégradé, les contreforts saillants se terminant aussi par une boule. Au premier plan, l’ancienne sacristie couverte en terrasse, bordée d’une balustrade due à la restauration de la fin du XIXe siècle crée un étagement supplémentaire mais qui ne nuit pas à l’harmonie classique de l’ensemble.
Une partie des bâtiments conventuels subsiste, dont le local occupé par l’Académie qui devait abriter l’infirmerie des visitandines.
L’église était dotée d’un clocher conçu en 1687, détruit à la Révolution (comme d’ailleurs l’ensemble des clochers des églises savoyardes) ou lors l’incendie de 1768 ??? Un dessin aquarellé du clocher est présenté. On ne peut qu’être frappé par sa forme en « bulbe » si caractéristique des clochers savoyards.
L’intérieur de l’église, d’une grande sobriété, présente une nef unique, voûtée d’arêtes, précédée d’une tribune qui supporte aujourd’hui le buffet d’orgue, flanquée de bas-côtés abritant des chapelles dans chacune des trois travées. C’est le seul édifice de l’ordre à posséder des collatéraux, marque de sa qualité d’église de pèlerinage. A la clé des arcades de la troisième travée ont été installés (au XIXe ?) de grands ornements en stuc: au nord, armoiries de la duchesse de Montmorency, proche de Jeanne de Chantal, et qui, devenue veuve, se retira à la Visitation de Moulins en 1634. C’est elle qui fit rapatrier de Moulins à Annecy la dépouille mortelle de Jeanne de Chantal, décédée à Moulins en 1641. Cet ornement surplombe l’arcade qui donne accès à la chapelle où se trouve la dalle recouvrant le tombeau dans lequel le corps de Jeanne de Chantal fut déposé entre 1648 et 1751.
Au sud, à la voûte de l’arcade de la chapelle où se trouve le tombeau où le corps de François de Sales fut déposé de 1648 à 1662 ce sont les armoiries de Michel Particelli d’Emery, -surintendant des finances de Louis XIII puis de Louis XIV- qui finança une partie des travaux de la chapelle en remerciement de la guérison miraculeuse de son fils. La nef débouche sur le chœur, d’une seule travée, mais d’un volume important, fermé par un chevet plat. On observe de part et d’autre du chœur, en hauteur, des petites ouvertures grillagées, aujourd’hui murées, qui permettaient aux religieuses qui ne se trouvaient pas dans la clôture mais notamment à l’infirmerie, c’est-à-dire ici même, de suivre les offices. De même, la grille de la clôture demeure visible.
La lumière pénètre abondamment dans l’édifice par de vastes fenêtres hautes dont on ne retrouve le modèle qu’à l’église de Thônes.
Le décor intérieur
Si les campagnes successives de restauration ont permis de redonner à l’église un aspect architectural somme toute assez proche de l’état d’origine, il n’en va pas de même pour le décor intérieur. On sait que cette église qui était aussi un lieu de pèlerinage puisque les sépultures des deux fondateurs de l’ordre de la Visitation s’y trouvaient depuis 1648 et y sont restées jusqu’en 1662 en ce qui concerne François de Sales et 1751 pour Jeanne de Chantal, était dotée d’un décor extrêmement riche : retables, fresques, sculptures, tableaux etc. La création de l’ordre de l a Visitation s’insère dans le vaste mouvement de la Contre-réforme.
Seul vestige du décor d’origine, la très belle statue XVIIIe de sainte Jeanne de Chantal installée dans la chapelle sainte Marie-Madeleine.
Le retable du maître-autel est une réplique réalisée en 1889 du retable d’origine, sculpté en 1660 par le Huchier annécien Louis Merle, détruit à la Révolution. Saint Augustin dont la règle monastique régit l’ordre depuis 1616-1618, à gauche et Saint François de Sales, cofondateur de l’ordre, à droite y figurent en bonne place.