Salle Yvette Martinet – Avenue des Iles à 18 heures
Töpffer en zig-zag au Pays du Mont-Blanc, conférence de Jacques PERRET
Rodolphe Töpffer (Genève 1799 – 1846) était un dessinateur et écrivain suisse. Il était le fils du peintre Wolfgang Adam Töpffer. Il consacra sa vie à l’éducation des jeunes, tenant une pension à Genève et donnant des cours de lettres à l’Université de cette ville. Il fut aussi un auteur littéraire et un dessinateur paysagiste et caricaturiste : ses dessins « au naturel » présentent une fraîcheur qui fait leur charme. Il a inauguré les caravanes scolaires, emmenant ses élèves en voyages à travers les Alpes. Ses récits de voyages ont été regroupés dans les « Voyages en zigzag » qui connurent un grand succès et furent déclinés en plusieurs volumes réédités à de nombreuses reprises. Töpffer a également publié des histoires sous forme d’albums illustrés (Les Amours de M. Vieuxbois, le Docteur Festus, Histoire de M. Cryptogame, Histoire d’Albert…) qui sont considérées comme les premières bandes dessinées.
Töpffer a effectué 26 voyages entre 1825 et 1843 ; les 12 premiers (entre 1825 et 1831) ont fait l’objet de récits illustrés par Töpffer qui n’ont pas été publiés du vivant de l’auteur alors que les 14 derniers (entre 1832 et 1843) ont été lithographiés à Genève en quelques dizaines d’exemplaires seulement. Un certain nombre d’entre eux ont été réunis dans les « Voyages en zig-zag » et les « Nouveaux voyages en zig-zag » publiés par les éditions Garnier respectivement en 1844 et 1854, les dessins de Töpffer étant interprétés par les meilleurs artistes de l’époque.
Cette conférence permettra d’évoquer les voyages de Töpffer dans le Pays du Mont-Blanc, principalement à Samoëns, Sixt, Bonneville, Cluses, Sallanches, Saint-Gervais et Chamonix, avec les anecdotes et les dessins de Töpffer ainsi que ceux des graveurs qui les ont interprétés.
Jacques Perret, né en 1954 à Chambéry, fils de l’Archiviste de la Savoie André Perret, est issu d’une longue lignée d’alpinistes. Alpiniste lui aussi, il s’intéresse très tôt aux livres de montagne ; il est l’auteur du Guide des livres sur la montagne et l’alpinisme, préfacé par Paul Guichonnet, qui est devenu un ouvrage de référence (éditions de Belledonne, 1997, réédition en 2022 par la librairie Giraud-Badin). Parallèlement à son activité d’ingénieur et d’urbaniste, il publie plusieurs ouvrages ; Regards sur les Alpes (2011) a été distingué par plusieurs prix. Le Mont-Blanc vu par les peintres (2016), réalisé avec le concours du galériste Loïc Lucas, a été publié aux éditions du Belvédère en 2016. Il est vice-président de l’Académie du Faucigny, membre de la société de Géographie, et membre associé de l’Académie florimontane et de l’Académie de Savoie.
Heurts et malheurs du conflit delphino-savoyard : Le sac du mandement épiscopal de Jussy en 1346
Les affrontements qui ont marqué le conflit delphino-savoyard (1282-1355) sont essentiellement connus par de nombreuses attaques de châteaux et de bourgs, et par de très rares mais retentissantes batailles en plaine.
En revanche, le quotidien de cette guerre interminable, fait d’escarmouches et de razzias, n’a pas encore suscité d’étude spécifique. Or, les comptabilités des châtelains et divers traités fourmillent d’indications sur les opérations qui étaient conduites pour déstabiliser l’adversaire et pour paralyser les productions de ses domaines et pour entraver ses circuits économiques.
Un document exceptionnel nous permet en particulier d’approcher au plus près les dégâts qu’une troupe pouvait commettre au milieu du XIVe siècle. Il s’agit des plaintes collectées en 1346 par l’administration du comte de Savoie et de l’évêque de Genève, émanant des habitants du village de Jussy, dans la campagne genevoise, après la mise à sac de leurs biens et égrainant les destructions et les larcins commis par les assaillants.
Par Matthieu de LA CORBIERE, directeur du Service de l’inventaire des monuments d’art et d’histoire (Office du patrimoine et des sites du canton de Genève).
Cette conférence aura lieu le mercredi 2 octobre 2024 à 18 heures, salle Yvette Martinet 15, avenue des Iles 74000 ANNECY
Les 19 et 20 octobre 2024 aura lieu à Chamonix le 49ème congrès des Sociétés Savantes de Savoie « MONTAGNE ET HAUTE MONTAGNE dans l’arc alpin des anciens états de Savoie ».
L’événement se tiendra au Majestic, en plein centre de Chamonix et est organisé par l’association des Amis du Vieux Chamonix.
Programme :
La montagne face aux changements climatiques
La montagne et les montagnards un espace de vie
La montagne source d’inspiration
La Haute Montagne, un monde à part ? un monde à risques ?
La montagne aménagée, quel avenir ?
L’ouverture du 49ème Congrès de l’Union des Sociétés Savantes de Savoie a lieu le samedi à 9h, salle Michel Payot : discours de M. le maire de Chamonix Eric Fournier, de M. le président de l’USSS Jean Pierre Dubourgeat et de M. Le président du congrès Nicolas Carrier.
Le 27è BCA dans la Résistance Haut-Savoyarde (1940-1944)
Conférence assurée par Sébastien Chatillon Calonne – Docteur en histoire
Si la Haute-Savoie est assurément une terre de résistance, se souvient-on que les premiers résistants sont des militaires ?
Dès l’armistice de 1940, le 27è BCA se prépare pour la revanche. Puis sa dissolution en 1942 pousse ses cadres démobilisés dans l’armée secrète départementale, maillon essentiel de la résistance armée jusqu’à la Libération d’août 1944
LE MERCREDI 22 MAI, SALLE YVETTE MARTINET A 18 HEURES
LA PANDEMIE GRIPPALE
1918-1919 : une maladie à découvrir
et à comprendre, et des traitements à inventer…
Ce qu’a été la situation à Annecy
Pierre Labrude
La pandémie grippale de 1918 a pris la planète au dépourvu et s’est montrée d’une extrême gravité par le nombre des malades et par celui des décès. Bien que la maladie ne soit pas inconnue, tout s’est passé comme si elle n’avait jamais existé…
S’étant déroulée en trois phases successives, dont la seconde a été la plus grave, sa compréhension a été difficile, ce qui a entraîné de grandes difficultés pour son traitement, d’autant plus qu’il n’existe pas d’antiviraux efficaces à ce moment, ni d’antibiotiques. Il en a découlé la mise en place de thérapeutiques variées, compliquées, voire farfelues, qui se sont ajoutées à la situation de guerre, de fatigue de la population, et aux difficultés que subissent les approvisionnements, donc aux contingentements des médicaments.
De nombreuses comparaisons peuvent être faites avec la pandémie virale que la planète a connue récemment.
La conférence évoquera ces différents aspects de l’épidémie. Un développement sera consacré à la situation et aux difficultés qu’Annecy a connues à l’automne 1918.
LE MERCREDI 10 AVRIL, SALLE YVETTE MARTINET A 18 HEURES
LA BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE CHAMBÉRY
La bibliothèque municipale de Chambéry est une institution ancienne, qui a joué un rôle central dans l’histoire culturelle du duché de Savoie. Elle a ouvert ses portes en 1780 suite au don de la bibliothèque de l’Abbé Amédée Philibert de Mellarède. Depuis cette date, elle continue à s’enrichir de nombreux dons, legs et achats. Suite à la loi de 1905, elle reçoit en dépôt de l’Etat français les bibliothèques des trois séminaires de Savoie.
Aujourd’hui, le patrimoine écrit conservé à la médiathèque Jean-Jacques Rousseau représente 5 kilomètres linéaires pour 150 000 documents (manuscrits, incunables, livres anciens, cartes et plans, estampes, archives, cartes postales), autant de sources pour l’histoire de la Savoie, mais aussi de la Haute-Savoie.
Par Emilie Dreyfus, responsable du service patrimoine de la médiathèque Jean-Jacques Rousseau de Chambéry, docteure en géographie.
Une conférence animée par Angélica Suarnet, diplômée d’un Master II de recherche à l’Université de Savoie Mont-Blanc.
Conférence du 6 mars à 18 heures
« Les sages-femmes en Savoie » : Mémoire de Master I soutenu en 2019 Université de Savoie Master « Pratiques Héritage et Représentation des espaces transfrontaliers » Spécialisation en histoire de la médecine des XVIIIe et XIXe siècle pour deux sujets de master portant sur les métiers de sages-femmes (1ère année) et de vétérinaires (2e année) portant sur l’étude de l’intégration de ces deux professions sur le territoire savoyard.
Les sages-femmes en Savoie : XVIIIe – XIXe siècle (1780-1815)
Étudié à la lumière des sources de l’administration médicales puisées aux archives départementales de Savoie, ce projet de Master I, a permis de reconstituer l’histoire du métier de sage-femme entre les royaumes de France et de Savoie à travers l’Ancien Régime, la Révolution et l’Empire.
Ce métier, la plupart du temps pratiqué par des femmes installées au cœur des bourgs et grandes villes, comme Chambéry par exemple, était aussi l’apanage de figures plus familiale comme une marraine, une tante ou encore une voisine. La pratique des accouchements était à facette multiple et laissait beaucoup de liberté tant aux sages-femmes qu’aux parturientes ; une liberté de plus en plus faible à mesure qu’approche la Révolution.
Étirés entre Chambéry et Paris, les candidates recrutées et formées tant à l’Hospice de la Maternité qu’auprès de chirurgiens locaux, à Chambéry, ou encore par la célèbre Madame Du Coudray et ses « machines », à Belley, forment une nouvelle génération de sages-femmes concurrentes à celles restées attachées aux pratiques héritées des enseignements de leurs aïeules. Toutes cherchent à s’établir. Certaines parviennent à trouver une place grâce à un réseau de recommandations tandis que d’autres usent de techniques peu scrupuleuses pour fonder commerce, parfois au mépris de la loi.
LE MERCREDI 7 FEVRIER 2024 À 18 HEURES – SALLE YVETTE MARTINET
UN AMOUR DE JEUNESSE D’ANDRE CHARLES COPPIER
Charles Coppier est un artiste reconnu, en France et même internationalement, comme graveur, peintre, critique d’art, et auteur d’ouvrages illustrés à succès sur la Savoie. Mais ce fut aussi un lecteur très averti de Jean-Jacques Rousseau qu’il évoque fréquemment dans ses écrits. Témoin les pages qu’il lui consacre, à propos d’Annecy, dans son magnifique « Au lac d’Annecy ». Mais a-t-il lui aussi, au soir d’une vie bien remplie, voulu à son tour écrire ses propres « Confessions » ?
Henri Comte, notre conférencier du 7 février prochain semble le penser. Il se fonde sur un ensemble inédit de pièces, rassemblées par Coppier dans un petit portefeuille rouge venu dans sa famille par une acquisition faite lors de la vente aux enchères, à Talloires, du mobilier de l’artiste. A l’intérieur Copier y a en effet rassemblé différentes notes manuscrites retraçant un épisode intime marquant de sa jeunesse, à savoir l’histoire étonnante de son amour contrarié pour Linie, une belle jeune fille de la haute société annécienne. Tel un nouveau Rousseau, mais avec en plus quelques beaux portraits, il en reconstitue avec précision vivacité et sincérité les différents épisodes. Ces confidences bien que romanesques ne sont pas du roman mais une histoire vécue et donc un témoignage historique. Le conférencier se propose d’illustrer, au-delà de l’histoire de cet amour contrarié, son apport à la description et à la compréhension des mentalités, règles, usages et valeurs ayant cours dans la société annécienne de la fin du 19ème siècle.
Portrait de G.Sommeiller, Académie des Sciences de Turin
Conférence proposée par André PALLATIER le mercredi 3 janvier 2024 à 18 heures – salle Yvette Martinet
En 2016, Madame Claude Constantin de Magny a écrit, dans la revue du Faucigny : « Le Colporteur » un article intitulé : « Peut-on oublier Germain Sommeiller ? », cela quelque deux cents ans après sa naissance. Ce serait dommage car sa vie demeure pleine d’intérêt à un double point de vue. C’est d’abord son parcours personnel hors norme qui retient l’attention : il est celui d’un orphelin de père et de mère, aîné d’une fratrie de six enfants, qui grâce à une bourse, peut faire des études scientifiques à Turin et obtient le diplôme d’ingénieur hydraulicien en 1842. Se succèdent alors pour Germain Sommeiller des années difficiles sur le plan matériel jusqu’en 1857, année où il est nommé à la direction technique du chantier du Fréjus, qui va être « son grand œuvre » et asseoir sa célébrité, plus spécialement à Turin.
Cette vie devient passionnante à découvrir pour nous Savoyards, quand on met ses épisodes en relation avec le contexte historique : né sarde à Saint Jeoire en Faucigny en 1815, il traverse ainsi la période dite de la Restauration Sarde, avant de se prononcer, en 1860, contre le rattachement de la Savoie à la France, et de devenir ainsi italien en 1861. Parallèlement à sa carrière d’ingénieur il mène une vie de militant politique au sein de la mouvance cavourienne, assumant trois mandats de député au Parlement piémontais.
Il meurt en juillet 1871, citoyen italien donc, dans sa ville natale où il est revenu quelque temps auparavant, trois mois avant l’inauguration du tunnel du Fréjus. Ses héritiers vont se disputer durant une décennie un héritage confortable, la Cour de Cassation de Rome mettant un terme aux procédures en 1881.
Conférence le mercredi 3 janvier 2024 à 18 heures – salle Yvette Martinet