Conférence du mercredi 7 mai 2025

Conférence du mercredi 7 mai 2025

/Conférence du mercredi 7 mai 2025

Salle Yvette Martinet – 74 ANNECY

Conférencière : Suzanne Mouchet

WILLIAM TURNER, LES ALPES ET LE SUBLIME

Ce peintre britannique romanesque et haut en couleur, Joseph Mallord William Turner (1775-1851) s’est adonné à la peinture de paysage tout au long de sa carrière, d’abord inspiré par les peintres paysagistes classiques.

Grand voyageur il a parcouru toute l’Europe pour s’enrichir d’expériences multiples et variées des paysages et des phénomènes atmosphériques qu’il capture sur le motif. Ce grand peintre de la lumière, aquarelliste et de la peinture à l’huile, réussit à travers des tableaux fascinants, à représenter de façon amplifiée et exaltée, des évènements déchaînés arrivés en montagne, à la fois météorologiques, politiques et symboliques, où la lumière révèle un spectacle grandiose qui crève les nuages menaçants à la manière d’un vortex.  A travers le pouvoir suggestif de la couleur, il a traduit les aspects  des forces de la nature qui procurent des sensations fulgurantes marquant les esprits des spectateurs. Cette nouvelle conception de la beauté basée sur un sentiment d’admiration et de crainte : cette « beauté effrayante  » créée une émotion contradictoire qui relève de la théorie philosophique du SUBLIME.

Conférence du 11 juin 2025 -18H – Montrottier

Conférence du 11 juin 2025

Château de Montrottier – 18 H

Derrière les murs les vestiges du clos savoyard dans les faubourgs d’Annecy

Pare-chocs contre pare-chocs, que ce soit pour la montée ou la descente, tous ceux qui empruntent l’avenue du Trésum aux heures de pointe savent que le temps d’attente sera long. Annecy, ville lac, ne dispose pas d’axes permettant le tour complet de son agglomération pour fluidifier la circulation dans cette partie sud-est. La route des Trésums ou du Trésum, son quartier sont la porte d’entrée de la rive gauche. Christian REGAT et Arnaud PERTUISET dans leur publication sur le palais épiscopal d’Annecy en donnent une définition[1]. Il est souvent admis qu’au sud du château d’Annecy, hors les murs, convergeaient trois chemins, l’intersection étant dénommée tréson. « Charles-Auguste de Sales donna une pieuse interprétation au mot tréson… Lorsqu’il s’installa définitivement dans son château en 1656, il choisit de la faire en la fête de la Sainte-Trinité sous la protection de laquelle il plaça la demeure. Au-dessus des portes il avait fait mettre l’inscription Tres in Unum qui devint l’étymologie officielle de Trésum »[2]. De plus, nombre d’érudits indiquent aussi que le mot Tresun est souvent mal orthographié Tresum ou Tresums. À côté de ce château un patrimoine rural, religieux, hospitalier et militaire densifie le coteau. L’édification du Grand Séminaire, entre1684-1688, participe au morcellement de cet espace à la faveur des jardins. Du point de vue strictement paysager, la forme dominante était celle de l’enclos étagé. Composé de murs de soutènement ou de clôtures, ces jardins faits de vignes ou de vergers ou de potagers enserrent des édifices qui sont autant de marqueurs dans la silhouette urbaine d’Annecy. Un réseau de venelles ou de chemins vicinaux irriguent les grands parcs. Ce principe de la terrasse arborée perdure jusqu’à la moitié du XXème siècle. Le clos savoyard et ses articulations paysagères resteront le fil rouge de cette présentation proposée autour du Grand Séminaire qui a fait l’objet d’un inventaire du patrimoine.

Conférence animée par :

Samir Mahfoudi, chercheur en inventaire du patrimoine bâti au service archéologie et patrimoine bâti du Département de la Haute-Savoie


[1] REGAT Christian, PERTUISET Arnaud, Le palais épiscopal d’Annecy, Société des amis du vieil Annecy, 2011, p. 49-50.

[2]Idem, p. 50.

Conférence du mercredi 2 avril 2025

Académie Florimontane

Conférence du mercredi 2 avril 2025

Salle Yvette Martinet à Annecy – 18 heures

Conférencier : Christian Regat

L’étrange histoire du château des Avenières

Le château des Avenières a été construit de 1907 à 1913 dans une clairière du Salève pour une riche Américaine nommée Mary Schillito. Lorsqu’elle épousa Assan Dina, descendant des maharajas de Lahore, celui-ci transforma le château en une demeure ésotérique, ornant la chapelle de mosaïques illustrant les cartes du tarot. Il aménagea une ferme modèle, apporta l’eau aux hameaux qui en étaient dépourvus, construisit une centrale sur les Usses pour électrifier le canton de Cruseilles, et ouvrit une route de 25 km à travers le Salève.

Première femme membre d’honneur de l’Académie Florimontane, Mary Schillito fut ruinée par le krach qui secoua la bourse de New York en 1929 et dut revendre son château en 1936. Pendant la guerre, il accueillit des enfants juifs sous l’égide de la Croix rouge suisse, puis devint un collège à la montagne. Finalement, après avoir appartenu à un architecte qui rêvait de créer une ville dans le Salève, il est devenu le cadre incomparable d’un luxueux hôtel. 

Conférence du 5 mars 2025

L’heureuse rencontre entre art et science autour du Mont-Blanc – Robert Moutard

De la fin du Moyen Âge au dernier tiers du XIXe siècle, les glaciers du Mont Blanc sont parvenus au contact des lieux habités dans les vallées chamoniardes. Dernier soubresaut des glaciations qu’a connues notre planète, bien dérisoire en regard de celles qui l’ont précédé mais spectaculaire pour les populations qui en furent contemporaines, cet épisode fut appelé le « Petit Âge de Glace ». Sans les œuvres des peintres témoins de cette séquence climatique, les paysages qui en résultaient seraient restés méconnus. Ces artistes ont en effet permis de gagner plusieurs décennies sur la mise en œuvre de la photographie, pour saisir à temps des images de ce phénomène, devenues de très précieux témoignages picturaux. Ainsi, leurs œuvres joignent à des qualités esthétiques intrinsèques une réelle portée scientifique renseignant sur l’évolution de l’englacement alpin à l’échelle historique. Participant du changement de la perception du monde de la montagne, ils ont aussi assuré auprès d’une élite internationale la notoriété touristique des pays du Mont Blanc. Turner, Linck, Birmann et Viollet-Leduc ne sont que les plus célèbres parmi les nombreux artistes ayant contribué à ce legs patrimonial somptueux.

Conférence du mercredi 5 février 2025

Jean-Yves JULLIARD,

Les écoles de hameau en Savoie au XIXe siècle :

une illustration de l’investissement éducatif des communautés alpines

Le tissu scolaire de l’ancien duché de Savoie se caractérise au XIXe siècle par sa remarquable densité, elle-même due à une large dissémination des écoles de hameau dans les territoires de montagne. Ce phénomène, amorcé à la fin de l’Ancien Régime et qui s’est particulièrement développé dans la première moitié du siècle, résulte notamment de la dispersion de l’habitat, de la volonté des communautés migrantes d’instruire leur jeunesse et, pour cela, de se donner la capacité de rémunérer quelques-uns de leurs membres en tant que maîtres et maîtresses d’écoles, le plus souvent au moyen de fondations scolaires. Quand bien même ces « petites écoles » ont le plus souvent enseigné les rudiments du lire, écrire et compter, elles ont grandement contribué à la scolarisation et à l’alphabétisation des jeunes savoyards. Alors que ce tissu scolaire éclaté a été conforté par l’administration sarde, après 1860 l’administration française n’a pu que le prendre en compte tout en s’employant à le rationnaliser de manière à l’insérer au mieux dans le système scolaire national.

Une école de montagne : la classe de garçons à Aillon-le-Jeune en 1888

(Département de la Savoie, Archives départementales, T1266)

Conférence du mercredi 8 janvier 2025

Conférence du mercredi 8 janvier 2025

Le regard porté sur les patrimoines ordinaires de la montagne est souvent perçu comme une forme de nostalgie, distante des préoccupations contemporaines d’un territoire particulièrement dynamique. L’architecture vernaculaire est cependant riche d’enseignements. Son observation attentive renseigne sur l’intérêt d’une culture construitive locale qui s’est forgée progressivement et qui témoigne d’une intelligence humaine remarquable.


Les défis du monde nous obligent à poursuivre notre effort d’adaptation aux éléments et à la topographie. Voyons-en quoi les patrimoines de montagne nous proposent une leçon pertinente pour faire face aux besoins actuels de ménagement de notre espace habité.

Vous retrouverez toutes les conférences 2024 sur La Revue savoisienne,

n° 164 / 2024

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