Conférence proposée par André PALLATIER le mercredi 3 janvier 2024 à 18 heures – salle Yvette Martinet
En 2016, Madame Claude Constantin de Magny a écrit, dans la revue du Faucigny : « Le Colporteur » un article intitulé : « Peut-on oublier Germain Sommeiller ? », cela quelque deux cents ans après sa naissance. Ce serait dommage car sa vie demeure pleine d’intérêt à un double point de vue. C’est d’abord son parcours personnel hors norme qui retient l’attention : il est celui d’un orphelin de père et de mère, aîné d’une fratrie de six enfants, qui grâce à une bourse, peut faire des études scientifiques à Turin et obtient le diplôme d’ingénieur hydraulicien en 1842. Se succèdent alors pour Germain Sommeiller des années difficiles sur le plan matériel jusqu’en 1857, année où il est nommé à la direction technique du chantier du Fréjus, qui va être « son grand œuvre » et asseoir sa célébrité, plus spécialement à Turin.
Cette vie devient passionnante à découvrir pour nous Savoyards, quand on met ses épisodes en relation avec le contexte historique : né sarde à Saint Jeoire en Faucigny en 1815, il traverse ainsi la période dite de la Restauration Sarde, avant de se prononcer, en 1860, contre le rattachement de la Savoie à la France, et de devenir ainsi italien en 1861. Parallèlement à sa carrière d’ingénieur il mène une vie de militant politique au sein de la mouvance cavourienne, assumant trois mandats de député au Parlement piémontais.
Il meurt en juillet 1871, citoyen italien donc, dans sa ville natale où il est revenu quelque temps auparavant, trois mois avant l’inauguration du tunnel du Fréjus. Ses héritiers vont se disputer durant une décennie un héritage confortable, la Cour de Cassation de Rome mettant un terme aux procédures en 1881.
Conférence le mercredi 3 janvier 2024 à 18 heures – salle Yvette Martinet